Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
AERéSP 28 (Accueil des Exilé-e-s et Régularisation des Sans Papier)
9 mai 2007

La police va enfin pouvoir se lâcher !!!

Ce que les étrangers et les jeunes des quartiers sensibles subissent depuis deux ans et plus ne leur est plus réservé maintenant... pour illustration cet article paru dans "Libération" aujourd'hui....

«Tu te calmes, sinon t'es mort !»

Pour avoir «déplacé des poubelles», des ados ont été interrogés neuf heures.

Par Patricia TOURANCHEAU

QUOTIDIEN : mercredi 9 mai 2007

Six lycéens mineurs de l'établissement Paul-Bert à Paris ont passé neuf heures en garde à vue, avant-hier, «pour avoir déplacé des poubelles sur dix mètres de trottoir», selon les mères d'Antoine, 15 ans, et de Lucas, 17 ans, qui comptent porter plainte à l'inspection générale des services (IGS), la police des polices .

Enfermés. Lundi, à 9 heures, les six adolescents attrapent trois poubelles vertes plantées devant le lycée, afin, dit l'un d'eux, de «les mettre de côté au coin de la rue, avec dans l'idée de bloquer les portes à 14 heures», pour protester contre l'élection de Nicolas Sarkozy.

Quatre policiers de la brigade anticriminalité (BAC) les interpellent. Contrôle, fouille, menottes. D'après Antoine, la palpation s'avère violente au niveau des testicules, surtout pour un copain de 17 ans qui «a eu si mal» qu'il a «repoussé par réflexe» ce policier en civil et lancé : «Ne me touche pas !» Le fonctionnaire aurait rétorqué : «Tu te calmes, sinon t'es mort !» Les six ont été embarqués au commissariat du XIVe arrondissement, accrochés à un banc, puis enfermés en cellule. Dans une cage «dégueulasse, avec de la pisse par terre, des matelas très sales et une crotte séchée par terre avec une paille plantée dedans», décrit Antoine, écoeuré, qui n'a pas pu avaler les raviolis du déjeuner à cause de «la mauvaise odeur». Motif officiel de la garde à vue : «Tentative de destruction de biens publics en réunion.» L'un des policiers a en effet avancé que les lycéens «voulaient mettre le feu aux poubelles» de la ville, considérées comme des biens publics. Les interrogatoires des mineurs ont été centrés sur ce point.

Le fait que l'un des six porte une capuche et un autre une écharpe «à cause du froid à 9 heures du matin» a laissé penser à ces policiers ­ selon la préfecture de police ­ qu'ils «avaient l'intention de faire une connerie». Nul autre témoin ou élément matériel n'ayant corroboré la suspicion d'un seul fonctionnaire, l'affaire a été classée. Et les adolescents relâchés à 19 heures. N'empêche, ces six jeunes ont subi neuf heures de garde à vue «pour rien», selon eux, avec prélèvement d'empreintes digitales et photographies anthropométriques, «comme dans les films», dit Antoine. Il ajoute : «Le policier qui a pris les photos et les empreintes nous a dit : "Vous aurez un casier judiciaire." Et là, j'ai flippé d'être renvoyé du lycée, d'être déscolarisé. J'ai eu peur aussi de ne pas pouvoir faire certains métiers plus tard si j'avais un casier judiciaire.»

«Haine». En classe de seconde économique et sociale (SES), le matheux Antoine veut passer un BTS audiovisuel. Sa mère, artiste peintre, redoute que «ces jeunes tout frais qui font des études et du skate finissent par mal tourner si on les provoque, si on les humilie, si la police les traite mal, car ça fait monter la tension. A la sortie du commissariat, ils avaient la haine. Du coup, ils ont fait un tour place de la Bastille le soir même pour, ont-ils dit, "regarder la violence"».

Source : http://www.liberation.fr/actualite/societe/252584.FR.php

Publicité
Commentaires
AERéSP 28 (Accueil des Exilé-e-s et Régularisation des Sans Papier)
Publicité
Archives
Publicité