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AERéSP 28 (Accueil des Exilé-e-s et Régularisation des Sans Papier)
13 août 2007

nouvelles du collectif du Nord

Comité des Sans Papiers 59 (CSP59), 42 rue Bernos- Lille- 59800- tél:06.80.57.50.61- fax: 03.20.74.16.68 – e-mail : csp59@wanadoo.fr - LETTRE DE REMERCIEMENT DU CSP59 AUX CITOYENS ET AUX POPULATIONS : MALGRE LES SEVICES PREFECTORAUX, LES GREVISTES TIENNENT BON, CONTINUEZ VOTRE SOUTIEN SOLIDAIRE ! Le Préfet CANEPA continue de balader les grévistes de la faim, aujourd’hui au 58ème jour, des hôpitaux à la rue. Les passages obligés aux Commissariats menottés, bastonnés, violentés, insultés, après les jugements de libérations des tribunaux, sont maintenant remplacés par les interventions policières pour démonter et confisquer les tentes, sortir de force les grévistes de la faim des hôpitaux, les menacer, etc. Ces exactions préfectorales qui s’apparentent à des tortures accroissent la dégradation rapide de la santé des sans papiers déjà mise à mal par la grève de la faim. Pour une fois nous sommes d’accord avec le Dr P. GOLDSTEIN coordonnateur des urgences du Nord quand il déclare à la presse : « Sur un homme sans maladies préexistantes, les premiers signes cliniques peuvent commencer à apparaître entre 50 et 60 jours de grève de la faim. (…) La conséquence, ce n’est pas de vivre ou de mourir. C’est de vivre mais avec de vraies séquelles liées au défaut de vitamines ou à une hypoglycémie prolongée. Elles peuvent être irrémédiables au niveau neurologique et neuro-musculaire. D’abord un effort de persuasion des risques encourus. Et puis, quand un patient n’est plus capable d’exprimer sa volonté, on ne peut pas le laisser mourir. On le soigne » (VDN, 10/08/07). Cette parole attendue enfin du médecin dévoile le stratagème cynique et dangereux auquel se livre le préfet CANEPA dans sa guerre contre les sans papiers grévistes de la faim que l’on peut résumer ainsi : Ne pas s’embarrasser de préoccupations humanistes liées à la santé des grévistes de la faim, mais les fatiguer le plus possible par des méthodes répressives dégradantes pour vaincre leur volonté de sortir de la clandestinité pour travailler dans la légalité. La solidarité que vous exprimez de plus en plus au quotidien fait que les désespérés sans papiers grévistes de la faim ne désespèrent pas du pays berceau des droits de l’homme. A chaque fois que la répression préfectorale les jette à la rue, vous êtes là toujours plus nombreux pour leur apporter des couvertures, du thé, de l’eau, du sucre, du sel. Vous êtes là aussi pour protester contre les pratiques intolérables de la police, de certains hôpitaux. C’est le cas à Lille au CHR, aux hôpitaux Saint Vincent, Saint Philibert, à l’hôpital de Seclin, à l’hôpital de Roubaix et Tourcoing. Quand voulant les séparer en les rendant invisibles le Préfet CANEPA transfert les sans papiers grévistes de la faim à l’hôpital de Valenciennes, puis de Maubeuge ou encore de Hazebrouck, vous vous mobilisez – prêtres dans les églises invitant les fidèles à la solidarité humaine, syndicalistes, associatifs, citoyens, habitants – pour apporter aux grévistes de la faim sans papiers l’humanité encore présente au sein de la société et condamnant de fait ainsi les actes répréhensibles, inhumains et irresponsables du représentant de l’Etat. C’est ainsi que face à la solidarité grandissante de la Flandre, très vite l’ordre a été donné par le préfet CANEPA de retirer les 6 grévistes de la faim de l’hôpital et de la rue d’Hazebrouck pour les ramener à Lille dans certains hôpitaux avant de les rejeter à la rue à nouveau. Dans vos actes de fraternité humaine et de solidarité citoyenne, certains d’entre vous se demandent quelle différence y a t-il entre « clandestin » et « sans papiers » ? Le « clandestin », c’est l’étranger qui accepte de vivre cacher, inconnu des Préfectures. Le sans papiers, c’est l’étranger qui n’accepte pas l’inexistence légale, qui cherche à vivre et à travailler légalement., qui même si l’Etat lui impose l’illégalité refuse d’être hors la loi. Vous demandez aussi « est-il possible que toute la misère du monde soit accueillie en France » ? Il s’agit là d’une tromperie des politiciens qui instrumentalisent électoralement le fantasme de « l’invasion » pour faire peur et opposer ainsi français(e)s et immigré(e)s. L’immigration, c’est pas la déferlante des hordes nazies qui ont occupé la France en 1940. Sur 250 millions d’immigré(e)s dans le monde, à peine 1% sont dans les pays développés d’Europe, des Etats Unis et du Japon. La part de l’immigration dans la population française est restée stable, 7%, tout le long du 20ème et en ce début du 21ème siècle. Vous demandez aussi « quelle utilité à le Ministère de l’Identité Nationale et de l’Immigration » ? En fait ce ministère mal nommé devrait être appelé « Ministère de l’identité raciste(MIR) », car la nation française comme toute nation est une catégorie historique évolutive et non définitivement fixée une fois pour toute. A partir des années 45 pour la reconstruction de l’après guerre et puis pour faire face aux besoins de main d’œuvre jusqu’en 1974, la France a fait venir des centaines de milliers d’immigrés des anciennes colonies d’Afrique notamment. Les regroupements familiaux se sont opérés, des enfants sont nés et ont grandi dans les quartiers populaires. Ils, elles s’appellent Mohamed, Fatima, Moussa, Fatou, etc. Ils, elles sont français, sont musulmans, ont en partie la culture de leur papa et maman pour la majorité. Ils, elles parlent le français et parfois les langues de papa et de maman. Ils, elles font partie de l‘identité évolutive de la nation française. C’est ce que les partisans du « Ministère de l’identité nationale », en réalité de l’indignité ou de l’opprobre nationale veulent détruire en opposant les populations les unes aux autres. Vous demandez aussi « que veut dire le Préfet quand il parle de liste de 12% non crédible » ? C’est au Préfet de répondre justement aux questions suivantes : Comment explique t-il que toutes les listes de nos commissions juridiques (CSP59, Ldh, Mrap, Cimade) aient été « crédibles » de 2004 jusqu’à la dite liste de 12% ? Pourquoi le Préfet refuse t-il de dire qui dans la liste de 12% est inéligible à la régularisation et pourquoi ? Ces deux questions auxquelles le Préfet refuse de répondre montrent clairement la mauvaise foi du Préfet CANEPA. Le CSP59 espère avoir répondu aux questions que vous vous posez tout en agissant solidairement avec les grévistes de la faim. Par la présente, le CSP59 vous exprime sa gratitude et sa confiance dans la victoire d’une société du vivre ensemble dans l’égalité et la fraternité. Fait à Lille le 13/08/07
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