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AERéSP 28 (Accueil des Exilé-e-s et Régularisation des Sans Papier)
26 novembre 2007

"La France…est devenue l’amère patrie"

Francis Emmanuel Sitouok, journaliste camerounais “ La France ne saurait être le dépotoir de toutes les misères du monde". Le ton est donné par le président français, Nicolas Sarkozy lui-même. Ceci traduit toute la détermination des autorités françaises à traquer tous les clandestins d’où qu’ils viennent. Depuis le ministère de l’Intérieur, où il a mis au point ses multiples stratégies, en matière de lutte contre l’immigration tous azimuts, jusqu’à l’Elysée où il fait face en ce moment aux dures réalités du pouvoir, nous assistons impuissants au ballet ininterrompu des “ charters ” pour un retour manu militari des "sans papiers" dans leurs pays d’origine. Suprême humiliation pour des gens qui ont cru aller au "front" revendiquer leur part de dividendes attachés à la victoire des "alliés". Et pour cause! Leurs grands-parents n’avaient-ils pas versé leur sang jusqu’à la dernière goutte pour extirper la douce France des visées hégémoniques hitlériennes? Aujourd’hui, en plein banquet d’une France riche et prospère, en lieu et place d’un geste de reconnaissance vis-à-vis des descendants de compagnons d’armes d’hier, ces derniers sont plutôt jetés en pâture aux "chiens bergers" allemands, gardiens du temple tricolore. Exit, la France des "sans grade", des "pique-assiette" "d’empêcheurs de dormir tranquille". Du travail, il n’y en a plus pour ces "black de peau, black tout de go". Du logement encore moins! La France, objet de nos rêves insensés et de nos grands espoirs est devenue l’amère patrie. Depuis l’ère Sarkozy, plusieurs concepts ont vu le jour pour illustrer le contour de la nouvelle politique française de l’immigration. On l’a veut "choisie": désormais, ne doivent fouler le sol français et y faire carrière que les têtes couronnées, les têtes bien faites, dans les domaines pointus que sont la médecine, l’informatique, les finances, l’éducation, la bourse et bien d’autres… On parlera de l’immigration "maîtrisée" puis "concertée" avec le concours de l’Adn pour ces "Black people" qui tentent, à travers toutes les astuces possibles, de passer par les mailles des filets tendus, à l’effet de filtrer les entrées clandestines aux frontières de l’hexagone. Pour dissuader les potentiels aventuriers toujours plus nombreux à donner l’assaut à la "terre promise", tous les moyens sont bons. L’Eldorado tant rêvé n’est plus qu’un leurre; la devise, "Liberté-Egalité-Fraternité" reste un gadget vide de sens, pour l’étranger assoiffé de justice et de promotion sociale. Il n’est plus possible de se tromper sur la marchandise. La belle époque, où l’on pouvait débarquer en France même des soutes d’un paquebot, à dos de chameau ou en avion, avec pour seule ambition, aider à la reconstruction de la France libérée du joug nazi, est aujourd’hui révolue. Il faut se rendre à l’évidence. Et le Président Biya l’a vite compris. D’abord qu’il est imprudent de s’immiscer dans la politique intérieure d’un pays souverain et ami. La France n’est pas le Cameroun. Et d’un. De deux, que sa vision d’une immigration assouplie, à visage humain, viderait son pays des cerveaux majeurs, indispensables à faire de lui, l’homme qui aura, apporté et consolidé la démocratie et la prospérité au Cameroun. De ce point de vue, le chef de l’Etat Camerounais a donc choisi avec raison d’éluder la question de notre confrère de France 24. Toutefois, il nous semble opportun d’examiner les conditions humainement acceptables de la politique de l’immigration en France. Primo: les leaders africains, responsables de nos destinées doivent abandonner la politique de l’autriche pour s’attaquer aux vrais problèmes de développement. Les pays africains nous offrent tout le temps le triste spectacle d’un vieillard affamé, assis sur un tas de vivres. Secundo: la France a intérêt à jouer franc-jeu avec les pays qu’elle a contribué à appauvrir par le biais d’un pillage en règle de leurs richesses. L’abandon de vieux clichés fondés sur une assistance paternaliste doit faire place à un partenariat économique concerté. La politique de rupture préconisée par Nicolas Sarkozy doit prendre en compte la nécessité de stopper la sempiternelle détérioration des termes de l’échange. Il est question de payer désormais nos matières premières à leurs justes prix. La Banque de France doit se dessaisir de la gestion des réserves monétaires des Etats francophones subsahariens. Empêcher la poussée migratoire en direction du vieux continent, passe par un ensemble de décisions politiques tendant à promouvoir en Afrique la bonne gouvernance, le jeu de l’alternance, la promotion de la démocratie véritable, assortie de l’organisation d’élections libres et transparentes. Le maintien en poste, vaille que vaille, des leaders politiques qui ne font plus rêver leurs peuples contribue à accélérer l’exode transcontinental des forces vives dont le continent africain à besoin. Ce préalable peut nous permettre d’envisager la mise sur pied d’un véritable plan Marshall pour l’Afrique", qui du reste ne serait qu’un juste retour d’ascenseur. Sinon demain retrouver un Noir à l’Elysée n’aura rien d’utopique. N’est-ce pas plutôt là, la vocation d’une France multiraciale? Le messager Le 26-11-200 Journal d'information et de debat Fondé le 17 Novembre 1979 Direction-Redaction-Publicité : Rue des écoles B.P.5925, Tel.:(237) 342 02 14 Republique du Cameroun. 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