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AERéSP 28 (Accueil des Exilé-e-s et Régularisation des Sans Papier)
2 janvier 2008

Film

article publié le 01-01-2008 sur le site www.la-croix.com Immigration et flexibilité du travail, selon Ken Loach Palme d'or à Cannes pour "Le vent se lève", le cinéaste britannique explore, avec "It's a free world !", la situation des travailleurs immigrés en Grande-Bretagne IT’S A FREE WORLD ! de Ken Loach Film britannique, 1 h 33 Nous avions laissé Ken Loach en 2006, auréolé d’une Palme d’or à Cannes pour Le vent se lève, évocation de la lutte indépendantiste de l’Irlande des années 1920. Nullement émoussé par cette consécration, le cinéaste britannique, inlassable pourfendeur des injustices sociales, est de retour avec It’s a free world !, son 27e film. Plus engagé que jamais, il explore les dessous du « miracle économique » anglo-saxon, en s’attaquant au sujet des travailleurs immigrés. Après Bread and Roses, Just a Kiss ou The Navigators, It’s a free world ! porte à son tour une charge contre le modèle libéral et les nouvelles formes d’exploitation humaine qu’il induit. Dénonçant l’hypocrisie d’un gouvernement qui, selon lui, tolère le recours au travail clandestin, Ken Loach n’a pas voulu filmer du point de vue des exploités. « Il nous semblait plus fort d’intéresser le public au processus lui-même, confiait-il lors d’un passage à Paris. Il y a là une logique qui remonte au cœur de la politique du gouvernement et de l’organisation économique. » It’s a free World !, c’est donc avant tout l’histoire d’Angie, jeune salariée dans un cabinet de recrutement. Sans bagage universitaire, cette jeune mère célibataire travailleuse et ambitieuse est licenciée brutalement, à la suite d’une algarade avec un de ses supérieurs hiérarchiques. Déterminée à réagir, elle décide de devenir son propre patron en créant à son tour une agence d’intérim, alimentée, comme tant d’autres, par les travailleurs venus de l’étranger, recrutés à la pelle lors de campagnes menées, notamment, dans les pays d’Europe de l’Est. Aidée de sa colocataire Rose, Angie se transforme en fournisseur de main-d’œuvre bon marché. Elle plonge – et le spectateur avec elle – dans l’univers trouble du travail à la journée, avec ou sans papiers. « Sans, c’est mieux, ils sont plus flexibles », lui glissera le « boss » d’une usine textile.Parfois un peu démonstratifKen Loach se garde de signer un film trop manichéen – même s’il est parfois un peu démonstratif – et offre une approche saisissante de ce qu’on pourrait appeler « la psychologie sociale de l’époque ». Angie, soumise à une certaine violence économique, obnubilée par sa propre sécurité financière, se mue très vite en une intermédiaire impitoyable. Si sa conscience la rattrape parfois – elle vient en aide à une famille de réfugiés iraniens – ce n’est jamais pour remettre en question son rôle dans le mécanisme, désormais globalisé, d’exploitation de la misère. Prise au piège d’un monde sans foi ni loi, la jeune femme perd très vite ses repères, cédant à la tentation totalement illégale de recourir à des travailleurs clandestins. Ken Loach ne fait pas mystère de son parti pris. Mais en suivant Angie jusque dans ses graves errements, il pose quelques questions cruciales sur le fonctionnement de nos sociétés modernes, jetant une lumière crue sur les pratiques d’un monde méconnu. Arnaud SCHWARTZ
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