SCANDALE, UN DE PLUS !!!!
23 mars 2007
LA POLICE EMPLOYEE A TRAQUER LES ENFANTS DE PARENTS SANS PAPIERS ET A ARRÊTER LES DIRECTRICES DECOLES MATERNELLES QUI LES DEFENDENT :
PREFIGURATION DE LA REPUBLIQUE SARKOZIENNE ?
Laffaire de lécole de la rue Rampal (Paris 19e) est une sorte de parabole et, peut-être, une anticipation de ce qui attend la société si le ministre de la chasse à lEnfant atteignait son objectif.
Mis en demeure de battre cette année un nouveau record de nombre dexpulsions de sans papiers fixés par le ministre de lIntérieur, des policiers se sont présentés par deux fois cette semaine à la porte de lécole Rampal pour y interpeller la première fois la tante sans papiers dun élève, la seconde fois un grandpère dans la même situation.
Les deux fois les choses se sont mal passées : aux parents délèves qui demandaient ce qui se passait, les policiers ont répondu de façon rogue. A ceux qui sindignaient de voir des parents innocents interpellés sous les yeux des enfants, ils ont répliqué en les bousculant et en projetant des gaz lacrymogènes au beau milieu dune petite foule délèves de maternelle, de mères et denfants en poussettes !
Il ne sagit ni dinitiatives intempestives de policiers maladroits, ni de bavure. La preuve en est que ce matin, la directrice de lécole maternelle Rampal était convoquée au commissariat de la rue Erik Satie où elle a été mise en examen pour « outrage et dégradation de biens publics en réunion ». Il semblerait que les autorités aient envisagé (avant dy renoncer devant le tollé) de convoquer dautres personnes pour déventuelles mises en examen.
On est en plein délire sarkozien ! La police na-t-elle réellement rien de mieux à faire que daller interpeller une mère et un grand-père à la porte dune école pour la gloire dun ministre arriviste ? Quelle image donne-t-elle en se comportant de façon violente à légard denfants de maternelle et leurs parents ? Qui peut estimer légitime la mise en examen sous un motif grotesque dune directrice décole maternelle « coupable » davoir voulu protéger des parents (innocents !) de deux élèves et les enfants dont elle est responsable. Lindignation soulevée par cette affaire a conduit les autorités à renoncer à la mise en examen au motif grotesque pour « outrage et dégradation de biens public en réunion » de la directrice.
Ces événements surviennent après la rafle des sans papiers venant aux restos du cur à Belleville, après la mise en examen de Florimond Guimard, instituteur et militant RESF de Marseille « coupable » davoir défendu un père délève expulsé, de Kadidja, militante de lApeis « coupable » davoir protesté dans un avion contre lexpulsion dun étudiant malien, de Michel Guérin « coupable » davoir dénoncé vivement la politique de Sarkozy, du placement en garde à vue d'un militant et d'une marraine citoyenne à Strasbourg.
Du fait des ordres du ministre et du gouvernement, la police passe les bornes. Il est temps, grand temps, que des voix sélèvent, y compris des rangs de la police et de la haute fonction publique, pour dire que ça suffit. Que le temps de la République de la chasse à lenfant et de lemprisonnement de ceux qui les défendent nest pas encore venu.