groupe Zebda : nouvel album

Édition du mercredi 14 novembre 2007 Sortie d’un nouvel album du groupe Zebda: Identité et immigration aux rythmes métissés 1e édition des journées nationales de la dramaturgie: Pour la promotion du 4e art par B.R Le groupe Zebda connu pour sa musique métissée aux sons inspirés du rock, du rap, du raï et du reggae, revient sur scène après une longue absence. Mouss, un ancien membre du groupe et son frère Hakim viennent d’éditer un nouvel album intitulé Origines contrôlées qui traite de l’immigration algérienne. De nombreux chanteurs y figurent : Dahmane El-Harrachi avec sa célèbre chanson Ya rayah reprise par Rachid Taha, Slimane Azem, notamment son premier tube Amuh Amuh Ekerr matsadudh annuh avec un style qui allie la sage parole populaire à la dérision, amuhand ukaci n’moh naâli amoh naâmar, Matoub, Ruh ayaqcic (part mon enfant), Aït Menguellet : Anidha thedjam ammi (Où avez-vous laissé mon fils ?), ainsi qu’une chanson de Mohamed Mazouni. Dans cet album le groupe mêle trois langues, arabe, kabyle et français. «Les chansons ont été écrites en France par des immigrés et montrent que l’immigration a une dimension culturelle réelle qui joue son rôle dans l’identité française», avait expliqué Mouss Amokrane. «Ces chansons sont la trace de cette histoire-là, écrite en temps et en heure par ceux qui l’ont faite, ajoute-t-il. Affectivement, c’est très important pour nous, car c’est le répertoire de nos parents, et politiquement, on trouve ça passionnant : ça nous renvoie à une réflexion sur notre identité, une identité en mouvement.» Cet album, qui prend le nom du festival organisé à Toulouse, la ville des frères Amokrane, a en partie été motivé par «un contexte politique particulier». «C’est une façon d’entrer de plain-pied dans ce qui n’a été qu’un simili débat.» «Il y a une manipulation politique du thème de l’immigration, juge Mouss. Avec Origines contrôlées, le festival comcomme l’album, on parle d’une empreinte culturelle, et tout à coup, c’est mpreinte génétique qu’ils nous mettent à la figure. On ne pensait pas qu’ils iraient aussi loin». «Cette vision stigmatisa et de clivage e, est dangereuse: quand le gouvernement émet l’idée qu’une partie de la population pourrait être soumise à des tests ADN alors que ce serait éthiquement impossible à imaginer pour un Français, c’est du racisme de base», assène-t-il. «Pour nous, la famille est culturelle, pas génétique. On n’est pas dans une logique de droit du sang», poursuit-il. En posant cette question de l’identité, de l’appartenance, on est plus républicain que celui qui va stigmatiser et dire : «Pour être français, il faut avoir un béret et une baguette.» Certaines des chansons laissent entrevoir un sentiment ambivalent inspiré à leurs auteurs par leur pays d’adoption et leur pays d’origine. C’est le cas de la Carte de résidence de Slimane Azem qui, bien qu’écrite dans les années 1960, est toujours très significative puisqu’elle évoque la question des papiers. «Même s’il parle de la souffrance des immigrés, des contrôles, il y a une vraie affection, un attachement réel et une proximité presque familiale avec la France quand il dit : «C’est vraiment dommage/Le racisme et le chômage/Heureureusement qu’il y a des sages/C’est le prestige de la France/C’est la raison d’espérance», souligne Mouss. Au sein de Zebda, les deux frères ont toujours mêlé musique et militantisme : «On veut le faire d’une manière ni dogmatique ni idéologique, c’est ce qui est fabuleux, la culture». Origines contrôlées a été enregistré avec sept musiciens, dont l’accordéoniste Lionel Suarez, qui accompagne Jean Rochefort sur scène dans sa pièce Entre autres au Théâtre de la Madeleine. Mouss et Hakim présenteront ces chansons lundi à Paris (New Morning), puis à Strasbourg (24 novembre), Vienne (1er décembre), Saintes (7) et Nantes (8), avant une tournée en 2008. B. R. © 2007 le Jeune Indépendant Quotidien indépendant d'information. Algérie. Fondé le 28 mars 1990. Pour votre publicité contactez publicite@jeune-independant.com - Qui sommes nous ? Fil RSS du JI