Immigration-minorité-enfance-éducation-gouvernement Enfants des gens du voyage et des Roms : la Défenseure "inquiète"
PARIS, 31 août 2010 (AFP) - La Défenseure des enfants "s'inquiète du sort
des enfants des gens du voyage et des Roms" à la veille de la rentrée
scolaire, rappelant "l'obligation impérative" de respecter la Convention
internationale des Droits des Enfants ratifiée par la France en 1990.
Cette convention, a rappelé Dominique Versini dans un communiqué publié
mardi, engage la France à "faire respecter les droits fondamentaux de tous les
enfants vivant sur l'ensemble du territoire de la République, quelle que soit
leur nationalité ou la situation administrative de leurs parents".
"Les enfants de voyageurs dont les familles sont françaises (...) doivent
bénéficier de la scolarité commune avec les adaptations indispensables liées à
l'itinérance, au stationnement précaire et à l'accompagnement parfois
nécessaire pour eux-mêmes et leurs parents", rappelle Mme Versini.
"Le droit français est clair, rien ne peut s'opposer à la présence d'un
enfant dans une école, même si les conditions du stationnement de ses parents
sont contestables ou illégales", insiste-t-elle.
Quant aux enfants Roms, "c'est la misère et les discriminations vécues dans
leurs pays d'origne qui ont conduit leurs parents à vivre dans une très grande
précarité à proximité des agglomérations françaises", ajoute la Défenseure des
enfants.
Ceux-ci "vivent aujourd'hui dans l'incompréhension totale d'un retour
brutal (obligé ou +volontaire+) vers un lieu souvent inconnu d'eux dans lequel
leur scolarisation sera incertaine, d'autres ont assisté à l'écrasement des
roulottes ou des abris de fortune qui leur servaient d'habitat",
observe-t-elle.
"Ces méthodes d'évacuation des campements, réalisées dans le cadre d'une
sur-médiatisation voulue par les pouvoirs publics ont soulevé inquiétude et
indignation chez les acteurs en charge de l'enfance ainsi que de nombreux
citoyens", note Mme Versini.
Elles suscitent par ailleurs "des interrogations de la part des
organisations européennes et internationales en charge de la défense des
droits de l'homme et de l'enfant", conclut-elle.
La France a récemment durci sa politique contre les Roms de Roumanie et de
Bulgarie et 979 d'entre eux ont été renvoyés chez eux entre le 28 juillet et
le 17 août, selon Paris. Certains ont bénéficié d'une aide au retour de 300
euros par adulte.