13 août 2007
Expulsion ordinaire-communiqué CIMADE
Communiqué de presse - 6 août 2007
Violences graves lors de l'embarquement de deux étrangers
expulsés de France
Suite à leur refus d'embarquement, jeudi 2 et vendredi 3 août, deux algériens ont été replacés au
centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (77) avec des traces de coups et de
blessures sur le corps.
Tous deux ont été victimes, lors de l'embarquement et loin de tout regard extérieur, d'actes de
violence particulièrement choquants et démesurés de la part des agents de la Police de l’Air et des
Frontières (PAF) chargés de leur reconduite. Tous deux ont également témoigné auprès des
intervenants de la Cimade avoir eu les pieds et les mains attachés avec de la bande adhésive, ils en
portent effectivement les traces.
L’un deux, portant des ecchymoses un peu partout sur le corps et dont le visage tuméfié saigne
encore lorsqu’il est entendu, raconte avoir été violemment jeté à terre avant de recevoir des coups au
visage et sur le corps. L’autre, affaibli par une grève de la faim qu’il menait depuis plusieurs jours,
porte quant à lui des traces de strangulation, a du mal à respirer et se plaint de douleurs sur tout le
corps. Il a déclaré pour sa part que les agents de la PAF se sont assis sur lui dans l'avion afin de
l'empêcher de crier, et ont ainsi bloqué sa respiration.
Dans les deux cas, c’est l'intervention du commandant de bord qui a mis un terme à ces
acharnements policiers, dont les traces ont été constatées par des médecins de l'hôpital de Meaux
auquel ces deux personnes ont été conduites après leur retour en rétention.
Le premier de ces hommes ne peut d'ores et déjà plus témoigner de ce qu'il a vécu, ni porter plainte,
puisque les services de la préfecture de la Loire-Atlantique, responsables de son éloignement, l’ont fait
reconduire par un autre vol dès le lendemain.
Le second est toujours maintenu par les services de la préfecture du Val-d'Oise au centre de rétention
du Mesnil-Amelot, un nouveau vol ayant également été réservé pour lui le 12 août. Il a porté plainte
pour violence policière. La Cimade demande à la préfecture du Val-d'Oise sa remise en liberté
immédiate, afin que cette dernière montre sans équivoque qu'elle ne cautionne pas de telles
pratiques.
Ces évènements dramatiques ne sont pas des cas isolés, ils s'inscrivent dans le cadre d’une politique
toujours plus dure contre les migrants, politique qui se traduit tant dans les actes de désespoir
auxquels sont conduits certains étrangers placés en rétention (automutilations, suicides), que dans les
violences qui sont constatées régulièrement dans les opérations de reconduite.
Ainsi, le 26 juin dernier un ressortissant malien accusé de « coups et blessures contre un policier »
lors d'un refus d'embarquement, a été reconnu en état de légitime défense par la Justice et a été
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